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Expatrié : comment j’ai fait tomber la barrière de la langue

Expatrie

Quand on s’expatrie dans un pays étranger, que ce soit dans l’idée d’y faire sa vie ou d’y passer un moment pour vivre d’autres expériences, on se confronte très vite à toutes sortes de difficultés. Les habitudes, la culture, la nourriture parfois la religion sont autant de facteurs qui vous projettent loin de chez vous encore plus sûrement que les kilomètres que vous venez de parcourir. Seulement voilà, comme si tous ces bouleversements n’étaient pas suffisants, vous devez y ajouter la terrifiante barrière de la langue. Voici comment je m’y suis pris.

L’ennemi numéro 1

Quelques semaines avant mon départ, c’était mon principal souci. Vais-je réussir à m’en sortir seul avec mes rudiments d’anglais qui se limitent au vocabulaire appris en regardant Game of Thrones en VO ? Pas sûr que « You know nothing Jon Snow » me sorte du pétrin quand il me faudra demander mon chemin. Mais j’essaie de me rassurer et je me dis que tout va bien se passer, qu’au pire je pourrai toujours m’exprimer par geste ou que je m’aiderai d’un traducteur en ligne.

Dans un sens je n’ai pas tort. Mais dès que je me retrouve face à mon premier natif du pays, je me rends compte que j’ai peut-être un peu surestimé mes capacités de communication. Ce n’est pas tellement que je manque de technique ou de connaissances. En fait le vrai problème, c’est que je suis paralysé par la peur. La peur de me tromper, la peur de ne pas réussir à me faire comprendre ou à comprendre ce qu’on essaie désespérément de m’expliquer. Voilà le véritable ennemi, celui à abattre le plus vite possible : la peur. Gardez à l’esprit que vous avez le droit d’être perdu. Vous venez de débarquer dans un pays inconnu avec votre sac à dos et votre carte pour touriste, personne ne vous demande de vous exprimer dans un anglais parfait ou de connaître par cœur les formules de politesse. La barrière de la langue c’est vous qui la créez.

Surmonter ses craintes

Une fois que j’ai compris que personne n’allait ordonner ma mise à mort sur la place publique because I don’t speak english very well, je commence à me détendre. C’est l’une des clés. Si je m’enferme dès le début dans le silence de peur de me ridiculiser, je n’arriverai jamais complètement à être à l’aise et je mettrais en péril le reste de mon séjour. Le premier pas est toujours le plus difficile à faire pour apprendre l’anglais à l’oral. Quand je commence à parler, j’ai l’impression d’entendre un collégien qui essaie de balader son prof pour lui faire croire que, of course, il a appris sa leçon sur le present perfect. En tout cas pour le moment, c’est loin d’être parfait. Mais miracle, mon interlocuteur semble me comprendre et m’indique le chemin à suivre pour rejoindre ma résidence pour les mois à venir.

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Encaisser les vents

Je ne vais pas vous mentir, tout le monde n’a pas la patience d’attendre la fin de votre laborieuse tentative de discussion. Ne leur en voulez pas, leur réaction est naturelle. Avant d’aborder quelqu’un, préparez-vous mentalement, réfléchissez au vocabulaire inhérent à votre requête et prenez le temps de respirez un grand coup. Si vous essayez de vous précipiter ou d’utiliser des tournures de phrase alambiquées vous allez perdre votre interlocuteur. Mieux vaut un langage simple et clair que complexe et tordu. Le principal est de ne pas s’arrêter aux échecs que vous allez forcément essuyer. Si cet homme au visage fermé ne vous aide pas alors next, c’est peut-être cette maman au sourire bienveillant qui le fera.

S’investir

Au quotidien, les situations à problèmes sont beaucoup plus nombreuses qu’on ne l’imagine. Ce qui me paraissait évident en France l’est beaucoup moins à l’étranger. Sortir, prendre les transports en commun, faire les courses … Si on ne sort pas tout de suite de sa coquille, tout devient très vite insurmontable. Alors pas question de rester enfermé dans ma chambre, caché sous la couette à surfer sur le net. La seule façon de mettre à mal le terrible blocage de la langue, c’est de l’affronter directement. Pas seulement en m’obligeant à interagir mais aussi en cherchant à comprendre. Vous mettre à la place de l’autre, anticiper ses réactions et apprendre sa culture et sa façon de voir les choses vous aidera à adopter le bon ton et la bonne façon de dire les choses.

Profiter de son séjour

L’ultime conseil que je puisse vous donner et de tirer profit de cette expérience unique. Mieux que n’importe quelles études, votre expatriation vous rendra plus riche. Je ne parle bien sûr pas d’argent mais d’ouverture d’esprit, de connaissances et de rencontres. Ces mêmes rencontres qui, à la longue, vous aideront à vous ouvrir pleinement et à laisser derrière vous toutes les appréhensions que vous aviez glissées dans vos bagages bien malgré vous.

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